"Le pass sanitaire à la belge a tenu sa promesse de garder la majorité des lieux de loisirs ouverts. Il a toutefois été rapidement dépassé au niveau de la limitation des contaminations. Sans parler de son effet, nul, sur la vaccination."
Plus de 130 médecins britanniques : l’échec des politiques COVID a causé des dommages « massifs », en particulier aux enfants
L’obligation vaccinale est-elle éthiquement acceptable ? Considérations critiques sur les plans éthique et scientifique
Qui est, et qui n'est pas, digne d'être un expert scientifique ?
"Selon M. Muraille, l’expertise scientifique serait définie par un seul critère, le nombre de publications dans des revues scientifiques avec comité de relecture. Non, au-delà de la dimension corporatiste du propos, il y a des failles dans ce raisonnement"
"Par le docteur Gaëtan Cantineau"
"Une énième carte blanche de M Éric Muraille est parue dans La Libre ("Le Parlement et les universités légitiment par leur silence des messages criminels") et m'a plongé dans un abîme de perplexité. Il y soutient, pour faire court, que l'expertise scientifique serait définie par un seul critère, le nombre de publications dans des revues scientifiques avec comité de relecture, les peer-reviews. Que par conséquent quiconque n'a pas récemment publié n'est pas digne d'être entendu comme expert. Il précise que la notion même d'expertise devrait être en quelque sorte verrouillée par les institutions scientifiques comme le FNRS… Curieuse et bien étroite conception de l'expertise. En effet, et c'est heureux, l'expertise peut s'acquérir de bien d'autres manières. L'expérience de terrain par exemple, ne peut être négligée, surtout dans des moments de crise. Mais au-delà de la dimension corporatiste du propos, il y a une faille énorme dans le raisonnement."
"Le Pr. Didier Raoult, le mauvais exemple"
"En effet, M Muraille s’autorise à citer le Pr Didier Raoult comme exemple de"mauvais expert" qui aurait un discours ne méritant pas d’être entendu. Il s’agit pourtant très exactement de la personne ayant les publications les plus solides du monde francophone. Fichtre, voilà qui met à mal le principe selon lequel les publications feraient nécessairement l’expert… D’autres scientifiques ostracisés appartiennent très exactement à cette même catégorie, il faut donc croire que ce n’est pas dans le volume des publications que se nicherait la légitimité."
"Quid des conflits d’intérêts d'experts avec l’industrie pharmaceutique ?"
"Bien entendu, quand on voit avec quelle facilité un travail frauduleux a été publié dans le Lancet pour discréditer l'hydroxychloroquine, on est en droit de douter de la probité desdites revues. Sans oublier que le rédacteur un chef du Lancet, , lui-même, a reconnu que "Une grande partie de la littérature scientifique, sans doute la moitié, pourrait être tout simplement fausse". Il faudrait s'interroger très sérieusement sur le rapport à la vérité et à la probité car c'est là que se situe véritablement la légitimité à s'exprimer en tant qu'expert. De ce point de vue, avant tout autre considération, l'indépendance du scientifique est primordiale. Il me semble que le tout premier critère de légitimité est l'absence totale de conflits d'intérêts. Il n'est pas admissibles que des personnes puissent s'exprimer, à plus forte raison en tant qu'experts, lorsqu'elles ont des relations privilégiées avec une tierce partie dans le débat. Les liens économiques, professionnels, d'amitié, que de très nombreux experts entretiennent avec l'industrie pharmaceutique sont inacceptables et pourtant monnaie courante. Il est remarquable que le Pr Raoult ne soit jamais cité pour des conflits d'intérêts mais que certains, parmi ses plus féroces opposants y trempent jusqu'au cou. Comment comprendre, en Belgique, que certains des experts, déjà à la manœuvre lors de l'épidémie H1N1 et qui avaient à l'époque été épinglés pour leurs conflits d'intérêts puissent avoir été retenus dans le groupe d'experts pour le Sars-CoV2 ? A l'époque, alors que les liens entre lobbyistes et experts commençaient à être relevés, le président de la Commission santé du Conseil de l'Europe déclarait : "Tout ce qui importait et tout ce qui a conduit à la formidable campagne de panique à laquelle on a assisté, c'est qu'elle constituait une occasion en or pour les représentants des labos qui savaient qu'ils toucheraient le gros lot en cas de proclamation de pandémie". Pourquoi les labos et leurs experts rémunérés auraient-ils changé depuis 2010 ? Pourquoi ce qui avait choqué alors est-il acceptable aujourd'hui ?"
"Une pré-publication foireuse de l’institut Pasteur"
"M Muraille regrette le recours aux pré-publications, diffusées dans les médias avant d’avoir été relues. Fort bien. Rappelons celle de l’institut Pasteur qui annonçait un taux de contamination 12 fois moindre pour les vaccinés. Cette pré-publication complètement foireuse a été reprise en boucle dans de très nombreux médias et citée par de très nombreux experts pour justifier certaines mesures " sanitaires " à l’encontre des non-vaccinés. Il ne me semble pas avoir entendu nos gardiens du temple s’indigner de ce travail honteux ni tancer les politiques, les médias et les scientifiques qui l’ont abondamment cité. Et puisque des études frauduleuses peuvent être publiées malgré la relecture par les pairs, les pré-publications sont-elles, par elles-mêmes, le nœud du problème ? Sans doute pas."
"Le consensus en sciences est un processus long et pas un prérequis "
"Finalement, on retient des déclaration répétées de M Muraille que l’expertise scientifique devrait être le fruit d’un consensus, que les opinions divergentes ne seraient, in fine, tout simplement pas admissibles. Voilà qui est commode... Arrêtons de chercher l’expertise ailleurs que là où elle se place le plus opportunément : du côté des opinions de M Muraille, au centre de l’opinion consensuelle. Voilà qui simplifie l’équation. Et au diable les règles élémentaires de l’épistémologie ! Plaçons le consensus en jalon initial de la réflexion scientifique plutôt que là où se trouve sa place réelle : au bout du chemin de l’expérience et de la confrontation au réel. Le consensus scientifique n’est obtenu – normalement - qu’à l’issue d’un temps long, par la répétition des preuves et l’élimination progressive des alternatives. Fi de tout cela, le consensus sera dorénavant la première étape du raisonnement, et quiconque s’en écartera ne sera tout simplement pas autorisé à s’exprimer, et surtout pas en tant qu’expert. Avec ce genre de procédés, la terre serait toujours plate…"
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celle de BAM !
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Omicron : l’heure des choix
COVID-19: la Commission propose de prolonger d'un an le certificat COVID numérique de l'UE
L’Angleterre lève l’essentiel des restrictions et va tenter de cohabiter avec le Covid
"Port du masque en intérieur et pass vaccinal pour accéder aux événements ne sont plus obligatoires à compter de ce jeudi outre-Manche. En pleine tempête politique, Boris Johnson s’appuie sur des chiffres épidémiques stables pour espérer tourner la page épidémique."
"C’est reparty. L’Angleterre laisse derrière elle ce jeudi la quasi-totalité des dernières restrictions en vigueur pour lutter contre le Covid-19, avec lequel, espère le gouvernement, la population va s’habituer à vivre comme elle le fait avec la grippe. Ce vent de liberté tombe à point pour le Premier ministre Boris Johnson, plus que jamais fragilisé à la tête du gouvernement par le scandale des fêtes à Downing Street au mépris des règles anti-coronavirus."
"Après avoir mis un terme, il y a une semaine, à la recommandation de travailler chez soi pour ceux qui le peuvent, l’Angleterre abandonne à présent les autres restrictions - qui étaient déjà parmi les plus légères en Europe - introduites en décembre face à la déferlante de cas Omicron : obligation du port du masque en intérieur dans les lieux publics et du passeport vaccinal pour les événements accueillant un public nombreux."
"«Alors que le Covid devient endémique, nous devons remplacer les obligations légales par des conseils et recommandations», a fait valoir la semaine dernière Boris Johnson devant les députés. Opposé à la levée de l’obligation du port du masque dans les transports en commun, le maire de Londres Sadiq Khan a toutefois annoncé maintenir cette mesure dans les transports de la capitale."
"Fin de l’isolement"
"Plus réticente que le reste du Royaume-Uni (Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) à mettre en œuvre des restrictions, l’Angleterre les avait, une première fois, levées en quasi-totalité le 19 juillet dernier, surnommé le «jour de la liberté». Mais l’émergence à l’automne du variant omicron, encore plus contagieux que delta, a conduit le gouvernement de Boris Johnson à déclencher son «plan B», malgré l’opposition d’une partie de sa majorité."
"Ces mesures avaient pour but de renforcer la protection de la population grâce à la campagne de rappel et de continuer à essayer de convaincre les récalcitrants de se faire vacciner. 37 millions de doses de rappel ont ainsi été administrées, permettant, souligne le gouvernement, de réduire cas graves et hospitalisations et d’amoindrir la pression sur le système de santé. Selon les derniers chiffres, 64 % de la population de plus de 12 ans a reçu une troisième dose."
"Alors que le nombre de cas explosait pendant les fêtes, Boris Johnson avait résisté aux appels à durcir encore les restrictions en place. Il estime que les faits lui ont donné raison : les hôpitaux ont tenu le coup, le nombre de patients sous ventilateur n’a jamais augmenté et les cas ont nettement baissé."
"Le Royaume-Uni, parmi les pays les plus durement touchés par la pandémie avec près de 155 000 morts, connaît toujours près de 100 000 nouveaux cas enregistrés quotidiennement. La trajectoire épidémique est néanmoins inverse de celle de la France, comme on le voit avec les données de l’université John Hopkins sur le nombre de nouveaux cas par million d’habitants :"

"Selon une étude publiée par l’Imperial College de Londres, le niveau d’infection reste élevé surtout chez les enfants et les adolescents. Sur 3 500 participants à cette vaste étude testés positifs entre le 5 et le 20 janvier, deux tiers avaient déjà eu le virus auparavant."
"Prochaine étape envisagée vers la « vie d’avant» : le Premier ministre espère pouvoir lever en mars l’obligation de s’isoler en cas de test positif, «tout comme il n’y a pas d’obligation légale pour les gens qui ont la grippe de s’isoler»."
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que la responsabilité de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celle de BAM !
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